C’est une idée qu’on entend souvent et que nous essayons de défaire depuis plusieurs années : «j’ai passé l’âge de bouger!», un argument qu’on rencontre souvent lorsqu’on fait la promotion de la santé par l’activité physique dans  les milieux de vie pour. Pourtant, rien ne pourrait être plus éloigné de la réalité. En vérité, on pourrait même argumenter que l’importance de l’activité physique augmente proportionnellement avec l’âge!

DES CAPACITÉS QUI DIMINUENT…

Il est bon, d’abord, de reconnaître que l’âge apporte son lot d’enjeux. Les capacités physiques diminuent bel et bien, et ce dans presque tous les domaines. Ainsi, on peut constater une diminution de :

• La force et de l’endurance musculaire
• La masse musculaire
• L’endurance cardiovasculaire
• Du temps de réaction
• De l’équilibre
• La flexibilité

Et j’en passe. Avec ce constat, il est facile de se décourager et de penser que le jeu n’en vaut pas la chandelle. On peut être porté à se demander quel est l’intérêt de faire des efforts pour intégrer l’activité physique dans son quotidien alors que celle-ci semble de plus en plus difficile au fur et à mesure que les années passent.

…MAIS MOINS DRASTIQUEMENT QU’ON LE PENSE!

J’aimerais attirer votre attention sur le fait que plusieurs des symptômes liés au vieillissement sont communs avec les conséquences de la sédentarité et de l’inactivité physique. Autrement dit, l’inactivité physique exacerbe les effets du vieillissement comme la perte de capacités et d’autonomie.

De plus, certaines études tendent à démontrer que les pertes de capacités physiques seraient davantage imputables à l’inactivité physique qu’à l’âge. Ainsi, un mode de vie actif pourrait ralentir les effets du vieillissement et préviendrait les limitations fonctionnelles et les incapacités. (Booth et coll., 2011)

« Une multitude d’études ont révélé que la pratique régulière d’activité physique d’intensité modérée à élevée retarde la mortalité toute causes confondues et réduit le risque d’incapacités causées par des maladies telles que les maladies cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux, l’arthrite, le diabète et certaines formes de cancers, l’ostéoporose et les maladies pulmonaires. De plus, il a été établi que l’exercice constitue un traitement de grande valeur contre ces conditions. »

Non seulement l’activité physique réduit la perte des capacités physiques, il est également démontré que les aînés peuvent maintenir et, dans certains cas, améliorer leurs capacités, que ce soit la force, l’endurance, l’équilibre, etc. l’activité physique est également un protecteur important contre le déclin cognitif, le stress, le sentiment de solitude l’anxiété et la dépression.

On a donc tout intérêt à avoir un mode de vie actif tout au long de notre vie!

RECOMMANDATIONS D’ACTIVITÉ PHYSIQUE POUR LES AÎNÉS

Pour continuer à démanteler le mythe concernant l’activité physique chez les aînés, on peut se pencher sur les recommandations d’activité physique reconnue par la plupart des institutions de santé. En effet, on aurait pu penser que les recommandations pour les aînés seraient moindres que pour la population d’âge moyen. Or il n’en est rien. Les recommandations en matière d’activité physique sont les mêmes pour les 18-65 ans que pour les 65 ans et plus. Non seulement la quantité d’activité physique aérobie et musculaire reste les mêmes, mais on insiste également sur l’ajout d’activités spécifiquement ciblées pour entraîner l’équilibre.

Pour faire un rappel, voici les recommandations d’activité physique telles que décrites par la société canadienne de physiologie de l’exercice (2013) :

• Au moins 150 minutes d’activité aérobie d’intensité modérée à élevée par semaine. En séance d’au moins 10 minutes d’affilée.
• Au moins 2 activités qui  sollicitent les grands groupes musculaires dans le but de renforcer les os et les muscles.

Bien entendu, comme toute pratique d’activité physique, celle-ci doit être adaptée aux besoins et aux capacités de la personne, en particulier si celle-ci possède des conditions de santés particulières ou des contre-indications (on ne commence pas à faire de l’haltérophilie avec un problème cardiaque ou de l’arthrose aux genoux!) Mais avec le bon suivi d’un professionnel qualifié et les bonnes adaptations, toute personne peut bénéficier de l’activité physique!

PASSEZ À L’ACTION!

Il existe des centaines de manières d’intégrer l’activité physique à sa vie. Celles-ci peuvent varier de petits gestes, comme de se stationner plus loin lorsqu’on fait nos courses, aux plus gros projets, comme d’aller s’entraîner dans un centre de conditionnement physique ou à la maison avec un entraîneur privé. Toutes sont valides, l’important c’est de respecter ses limites et de le faire dans le plaisir et la bienveillance.

Il est possible que, même en étant convaincu de l’importance d’intégrer l’activité physique dans votre vie, vous approuviez encore des difficultés ou des craintes à le faire. Prendre soin de sa santé est un processus qui peut être ardu pour plusieurs d’entre nous. Ne vous découragez pas si c’est votre cas. N’oubliez pas qu’un peu d’activité physique est toujours mieux que pas du tout. Chaque petit pas compte!

Si vous éprouvez l’envie d’être accompagné pendant votre cheminement vers la santé, Bouge! est là pour vous. Que ce soit pour vous assurer de la sécurité de l’activité, pour avoir un entraînement spécifique à votre condition et vos besoins ou pour profiter de la motivation d’un cours en groupe, Bouge! vous offre une variété de services pour faciliter votre cheminement vers la santé et le bien-être.

Écrit par Mathieu Brillon B. Sc. kinésiologue spécialisé en musculosquelettique
Octobre 2023

Informations et citations tirées de :

• SPAP-SCPE: La santé par la pratique d’activité physique. (2013). La Société canadienne de physiologie de l’exercice (SCPE).