
Lorsque les félicitations deviennent inconfortables
Comme beaucoup de gens, lorsque j’ai commencé le sport, j’ai eu besoin d’encouragement. Après un certain temps, je trouvais ça un peu moins drôle… Pourquoi autant d’encouragement?
L’ostéoporose
Qu’est-ce que c’est
Pour comprendre l’ostéoporose, il faut d’abord comprendre que les os sont des organes dynamiques dont la structure peut changer au cours de la vie. Les cellules osseuses se renouvellent comme les cellules des autres organes du corps : on détruit les vieilles cellules ou les cellules endommagées et on les remplace par des nouvelles, c’est un processus tout à fait normal et sain. Il répond à plusieurs nécessités, dont celle d’adapter l’os pour le rendre plus fort, par exemple après un stress causé par l’activité physique. Au cours de la vie adulte, le processus de destruction et de création de nouvelles cellules est relativement équilibré. En vieillissant, on commence à perdre un peu plus rapidement de cellules osseuses que l’on en crée et c’est normal. Chez une personne souffrant d’ostéoporose, la perte de cellules est importante, entraînant une fragilité pathologique des os.
On définit donc l’ostéoporose comme une maladie généralisée du squelette qui entraîne une diminution de la solidité des os et une perte de masse osseuse. Une personne atteinte d’ostéoporose est donc plus à risque de fracture, surtout lors de chute ou de chocs. Lorsqu’une chute de moindre importance cause une fracture alors que l’on considère que la personne aurait dû s’en sortir indemne, on parle de fracture de fragilité ou fracture de fragilisation. Un historique de fractures de fragilités donne une indication sur la qualité osseuse et peut orienter le diagnostic du médecin. Ainsi, les fractures les plus communes pour les personnes souffrant d’ostéoporose sont les fractures hanches, des vertèbres, des poignets et des épaules.
Qu’est-ce qui cause l’ostéoporose :
La plupart du temps (95% chez la femme et 80% chez l’homme), on n’arrive pas à identifier une cause claire et unique à l’ostéoporose on parle alors d’ostéoporose primitive. Le vieillissement (au-delà de 65 ans) entraîne une diminution normale de masse osseuse, mais en plus, plusieurs facteurs de risques peuvent augmenter vos risques de souffrir de l’ostéoporose :
Parfois, l’ostéoporose est causée par un autre problème de santé, par exemple une maladie rénale chronique, ou encore l’utilisation de certains médicaments, comme des corticostéroïdes à forte dose et pour de longue période. On nomme l’ostéoporose causée par une autre condition de santé l’ostéoporose secondaire.
Comment on le diagnostique
Après avoir évalué vos risques et votre historique de fractures de fragilité, le médecin pourra mesurer votre densité minérale osseuse pour vérifier si celle-ci est en dessous de limites normales. La méthode la plus utilisée pour évaluer la densité minérale osseuse est un scan qu’on appelle absorptiométrie biphotonique par rayons X (DXA). Il s’agit d’un test indolore et qui se fait en quelques minutes. Il permettra de diagnostiquer et ensuite de suivre l’évolution de la maladie.
Prévention et traitement
La première ligne d’intervention est de réduire les facteurs de risques d’ostéoporose listés plus haut ensuite viennent la supplémentation et la médication :
Précisions et précautions pour l’activité physique
Les recommandations d’activité physique pour les personnes souffrant d’ostéoporose sont similaires à celles pour la population générale (150 min par semaine d’activité aérobie et 2-3 séances de musculation par semaine), mais il manque encore d’études pour déterminer les modalités optimales d’activité physique pour cette population. Il faut toutefois souligner que les bénéfices de l’activité physique pour l’ostéoporose fait tout de même consensus et que les dommages causés par la sédentarité sont tout autant reconnus.
On pense souvent que les impacts lors de l’activité physique (sauter, courir) sont toujours à proscrire lorsqu’on souffre d’ostéoporose. Il est pourtant intéressant de noter que chez les personnes qui sont à risque faible ou modéré de fracture bénéficient plus d’un entraînement avec impacts légers (jogging léger par exemple) que d’un entraînement sans impacts. Il est tout de même toujours déconseillé d’éviter les activités à mouvements explosifs ou à forts impacts comme le sprint, la boxe ou les sauts en hauteur. Si vous ne savez pas si vous êtes à risque faible, modéré ou élevé de fractures, consultez votre médecin avant d’entreprendre un programme d’exercices incluant des impacts légers.
Les exercices aérobiques ou musculaires en charges (c’est-à-dire debout) ou avec des poids, sont également une bonne manière d’augmenter la contrainte sur les os afin de les renforcir.
Attention, il faut du temps aux os pour se renforcir, de plus, certaines personnes souffrant d’ostéoporose sévère ne peuvent pas espérer augmenter leur densité osseuse, mais seulement ralentir leur perte de masse osseuse. C’est pourquoi un bon programme d’activité physique commence doucement et augmente de manière lente et progressive. Tout exercice qui cause de la douleur ou de l’inconfort devrait être adapté, c’est pourquoi on conseille fortement d’être supervisé par un professionnel lors de votre pratique d’activité physique.
Si vous avez des questions concernant l’activité physique avec une condition de santé particulière n’hésitez pas à consulter un des professionnels de Bouge! nous offrons des suivis d’entraînement personnalisé qui répondent à vos objectifs tout en prenant compte de votre situation et besoins particuliers. Pour une mise en forme tout en plaisir et en sécurité!
Pour d’autre information sur l’ostéoporose : https://osteoporosecanada.ca/
Écrit par Mathieu Brillon, kinésiologue spécialisé en musculosquelettique
Juillet 2023
Références
American College of Sports Medicine, Liguori, G., Feito, Y., Fountaine, C., & Roy, B. (Éds.). (2021). ACSM’s guidelines for exercise testing and prescription (Eleventh edition). Wolters Kluwer.
Bolster, Marcy. (2022). Ostéoporose—Troubles osseux, articulaires et musculaires. Manuel Merck Version pour professionnels de la santé. https://www.merckmanuals.com/fr-ca/accueil/troubles-osseux,-articulaires-et-musculaires/ost%C3%A9oporose/ost%C3%A9oporose
Bergeron, Y., Fortin, L., & Leclaire, R. (2008). Pathologie médicale de l’appareil locomoteur (2e éd). Edisem.
Osteoporosis canada. (2019, avril 8). https://osteoporosecanada.ca/
Dubost, M., Bélanger, M., & LeBlanc, M.-J. (2015). La nutrition (4e édition). Chenelière éducation.
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